Au revoir la Thaïlande, bonjour le Cambdoge : Jour 25 à 29
L'histoire douloureuse du Cambodge : Jour 25 à 28
En une heure de vol nous sommes allés d'une capitale à l'autre, lundi 26 février, "au revoir Bangkok et bonjour Phnom Penh". Notre hôtel étant situé à proximité du palais royal, nous nous sommes précipités pour le découvrir... ou presque.
Nous avons d'abord confondu avec le musée national (lui aussi situé a proximité de notre hôtel), ce qui nous a permis de nous familiariser davantage avec l'histoire ancienne de ce pays. L'empire Khmer était l'une des principales puissances de l'Asie du sud-est du IXe au XIIIe siècle.
Après ce petit détour, nous sommes donc arrivés au palais royal. Plutôt qu'un palais, il s'agit de plusieurs temples et pavillons entourés par une enceinte. Changement draconien avec notre Versailles français mais on y retrouve un pavillon intitulé... "Napoléon III", car le Cambodge a été, pendant près d'un siècle (de 1863 à 1953), sous protectorat français.
Le lendemain, c'est une autre histoire, plus récente et beaucoup plus douloureuse qui nous a été présentée. Après dix années d'intenses bombardements par les Etats-Unis (qui causeront la mort de 100.000 personnes et font du Cambodge l'un des pays les plus bombardés de l'histoire), le pays a connu l'enfer avec la dictature des Khmers rouges pendant près de quatre longues années. Entre répressions et mise en esclavage du pays, ce sont un cambodgien sur quatre qui décèderont entre 1975 et 1979.
Un des symboles de cette répression est un ancien lycée situé au coeur de Phnom Penh et transformé, sous le régime des Khmers rouges, en prison, la S-21. Sur les 20.000 prisonniers, dont des enfants, seulement douze survivront. Sous la main de fer de "Douch", un ancien professeur, y seront arbitrairement détenus et torturés : artistes, intellectuels, étrangers (néo-zélandais, français, américains... car ne pouvant être que des espions selon les Khmers rouges), ingénieurs, avocats, étudiants, professeurs... mais aussi les personnes qui portent des lunettes (le régime les classait comme étant nécessairement des intellectuels) ou parlant plusieurs langues. Dans la paranoïa ambiante, la plupart des tortionnaires finiront eux-mêmes de l'autre côté des barreaux.
En 1979, à l'image des alliés qui découvrirent les camps de concentrations, les Vietnamiens libèrent le pays des Khmers rouges et découvrent avec horreur les 190 camps de prisonniers et les nombreux charniers. Depuis, le pays et ses habitants se reconstruisent, avec cette douloureuse mémoire.
L'île de la soie ou le retour à la nature : Jour 28 à 29
Vendredi nous avons quitté Phnom Penh pour l'île de la Soie ou Ko Dach. Après avoir pris un tuktuk puis un bateau, nous sommes arrivés sur cette petite île, séparée de la capitale par le Mékong. Beaucoup plus calme que sa voisine, les voitures y sont rares et la plupart des cambodgiens y circulent à vélo (sa petite taille aidant). Une route fait le tour de l'île, où se dressent d'anciennes maisons à pilotis dont chacune, ou presque, dispose d'au moins un métier à tisser. Car c'est cela qui fait la particularité de cette île. Bien que le travail de la soie se raréfie (les jeunes générations vont à la capitale pour espérer trouver un travail), les habitants de l'île revendiquent cet art ancestral.
Chevauchant nos vélos, nous sommes allés jusqu'au bout de l'île où se trouve la plage et de nombreuses petites cabanes sur pilotis qui permettent d'être à l'abri du soleil tout en trempant les pieds dans le Mékong. Puis nous sommes partis explorer l'île en empruntant la seule "route" qui traverse l'île dans sa largeur. Car si elle a l'air d'une route sur les cartes, elle est plutôt, en réalité, un petit chemin de randonnée, d'autant qu'il n'y a aucune maison au coeur de l'île, si ce n'est quelques fermes disséminées. Après en avoir justement traversé une, nous avons fait une halte à l'ombre des arbres où nous avons fait la curieuse rencontre... d'un homme descendant d'un cocotier. Un bambou pour toute échelle, il monte ainsi d'arbre en arbre pour en récolter les noix de coco.
Nos premiers pas au Cambodge nous ont permis de rencontrer un peuple chaleureux et souriant, comme l'étaient les Thaïlandais et cela malgré leur histoire. Samedi, nous avons donc poursuivis notre exploration du périple en partant pour Kep-sur-Mer (oui, c'est bien son nom, elle a été très prisée par les français sous le protectorat et conserve un certain attrait). Cette fois, nous allons découvrir les plages cambodgiennes et l'océan indien, loin de notre Manche habituelle !